Publié le 06 Août 2024
Quelques kWh en moins pour une meilleure classe DPE… Le surclassement des biens immobiliers est un phénomène connu depuis longtemps. Le Conseil d’analyse économique (CAE) estime cependant dans un récent rapport que la fiabilisation du DPE entraîne une raréfaction des manipulations de ce diagnostic.
Les effets de seuil aux alentours des bornes qui distinguent les différentes classes du DPE sont un phénomène bien identifié. Les statistiques montrent en effet des disparités dans la répartition des biens aux alentours des seuils des différentes classes énergétiques. Il y a par exemple beaucoup de logements avec des performances légèrement supérieures à 420 kWh/m²/an, valeur qui marque la limite de la classe G, mais très peu en dessous. Avec l’importance grandissante du DPE dans tout projet immobilier de vente ou de mise en location, il est en effet bien tentant de grappiller quelques kWh pour bénéficier d’une meilleure note DPE.
Le CAE a néanmoins constaté dans un récent rapport que le surclassement des logements est en régression. La part des biens au DPE manipulé était ainsi estimée à 3,9 % avant la réforme de 2021 contre 1,7 % après l’harmonisation et l’opposabilité du DPE ainsi que l’interdiction annoncée de mise en location des passoires énergétiques. Aux yeux du Conseil, l’impact de la fiabilisation du DPE sur la répartition des biens entre les différentes classes a donc été plus puissant que l’interdiction de location des logements énergivores. Il constate néanmoins que des disparités de répartition des biens subsistent au niveau des seuils des classes D, E, F et G. L’interdiction de mettre en location les passoires énergétiques étant récente, il demande donc une surveillance à plus long terme de la fiabilité du DPE.